Par la pointe de leur crayons…

9 jan 2015 par

Je crois que sans le statut Facebook d’une amie, je n’aurais pas ressenti le besoin d’écrire sur cette tragédie. Bien qu’elle m’afflige, me révolte et m’attriste, je considérais que trop de gens s’étaient prononcés et que sans doute, tout avait été dit. C’est en cherchant les mots pour répondre à ce statut qu’a émergé le besoin d’écrire, de dire, de vider mon trop plein. Bref, un écrit d’égo… une simple opinion que je qualifierai de curative!

Derrière ce statut une idée, celle que Charlie Hebdo l’avait bien chercher. Qu’à force de provoquer, on récolte ce que l’on sème… Bien que je ne partageais pas tous les idéaux de Charlie Hebdo, qui suis-je pour les juger ou les blâmer? Des propos haineux et démagogues, on en entend tous les jours dans certaines radios qualifiées de poubelle. Je ne partage pas leurs opinions, je suis même incapable de les entendre plus de deux minutes car elles m’enragent et me découragent de l’humanité. Est-ce une raison pour prendre un gun et aller faire une razzia dans une de ces stations? La réponse est claire : C’EST NON! Pourtant, j’ai, si la volonté y est, la possibilité d’agir, de dénoncer. De porter plainte au CRTC, d’écrire un billet d’humeur ou de partager ces propos infâmes sur Facebook pour les dénoncer en espérant des milliers de « J’aime ». S’ils ont la liberté de parole, je l’ai aussi!

Cette liberté d’expression s’est aussi exprimée massivement par le mot-clic #JeSuisCharlie. C’est en soutien que ce slogan s’est partagé, s’est enraciné sur tous nos fils d’actualités. Puis, son contraire, #JeNeSuisPasCharlie, a fait surface à peine quelques heures après la tragédie. Même si j’étais bouche bée, même si ce mot-clic m’a insurgé, je me suis tue… à quoi bon perdre mon énergie? Je n’en voyais pas l’utilité. J’ai même cherché à comprendre, sans résultat.

Cette vague d’affichage, je ne l’ai pourtant pas emboitée. Non pas parce que je n’y suis pas sensible, mais bien parce que je ne suis pas certaine de pouvoir l’assumer. J’aimerais pouvoir savoir me tenir debout contre vents et marées. Malgré les menaces, la peur et l’adversité. J’aimerais pouvoir en tout temps assumer complètement ce que je suis, mes idées. Si je pouvais en être certaine. J’aimerais, chaque instant de ma vie me sentir libre. Si j’étais convaincue de pouvoir agir de la sorte en toute circonstance, alors là vraiment je pourrais dire #JeSuisCharlie…

J’aspire à être Charlie…

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1 Commentaire

  1. Catherine Hagneré

    Que c’est bon d’avoir une écrivaine comme toi comme amie. Quelqu’un qui sait mettre des mots sur ma grande tristesse.
    Rassures-toi, tu n’es pas la seule, moi aussi, je me suis refusée à mettre « je suis Charlie », parce que je ne m’en suis pas jugée digne, parce qu’à la place de Charlie, je me serais sentie tellement seule et effrayée. Après, on peut penser que ces gens ont voulu dire : ils ont tiré sur Charlie, ils ont tiré sur moi aussi ? Ou alors, je suis (comme) Charlie, je ne veux pas de fanatisme et d’intolérance ?
    Mais dans quel monde vivons-nous ?

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